Séminaire des acteurs de l’apprentissage de l’Université d’Angers

« Adapter nos pratiques, créer du lien et réfléchir ensemble »

Le 30 janvier, le CFA Formasup des Pays de la Loire organisait un séminaire à destination des acteurs* de l’apprentissage de l’Université d’Angers-UA au Carré Cointreau. Cet événement est le dernier d’une série de rencontres avec ses différents partenaires universitaires de la région, mais représente aussi le début d’une longue réflexion collective. Suite à ces différentes sessions de travail, le CFA et ses parties prenantes possèdent en effet désormais une précieuse matière pour écrire ensemble l’avenir de l’apprentissage.

Retour sur cette journée avec Lydie Bouvier — vice-présidente en charge de la formation professionnelle et du développement de l’alternance de l’Université d’Angers, également directrice du service commun de l’alternance et de la formation professionnelle (SCAFOP) — et Sévérine Peyratout, responsable du Pôle relations entreprises de l’IUT d’Angers-Cholet.

      

Quel regard portez-vous sur l’apprentissage aujourd’hui ?

Lydie Bouvier : Cette année, l’Université d’Angers propose 70 formations ouvertes à l’apprentissage, il y en a au moins une par composante (NDLR : 8 au total). Celles-ci disposent d’ailleurs d’un service commun de l’alternance et de la formation professionnelle — le SCAFOP — qui les aide à mettre en place la formation professionnelle et leur apporte des outils. C’est une particularité et un souhait politique de l’Université. Pour moi, il est très important que les jeunes puissent rapidement se confronter au monde professionnel et qu’il y ait une équation entre formation et travail. Cela donne un sens aux études. En parallèle, l’apprentissage permet à beaucoup d’entre eux de financer leurs études, leur logement, leurs repas ou leurs transports. Enfin, l’apprentissage est un bon moyen de créer du réseau, pour trouver du travail, créer des partenariats avec le secteur économique, faire évoluer les regards sur nos formations. Apprentis, université, entreprises… Tout le monde est gagnant !

Séverine Peyratout : Cette double formation en entreprise et à l’université m’a toujours paru enrichissante pour tous, que l’on soit étudiant ou en reconversion, maître d’apprentissage ou responsable pédagogique. J’ai moi-même été alternante lors de mes études ! Cela favorise effectivement l’insertion professionnelle, permet de gagner en maturité… Sur ce point, il y a un véritable « avant-après ». Dans l’enseignement supérieur, c’est un dispositif relativement récent, passionnant à mettre en place car, si beaucoup de choses existent déjà, il reste encore beaucoup à faire.

Dans l’enseignement supérieur, de plus en plus de jeunes choisissent ce dispositif de formation. Cela vous oblige-t-il en termes de qualité ? Qu’est-ce qui pourrait encore être amélioré ?

L.B. : Le Code du travail n’a pas été pensé — mais c’est normal — pour l’apprentissage dans l’enseignement supérieur. C’est pour cela que la Charte qualité de l’accueil des apprentis, lancée en octobre dernier, va nous aider à modifier nos façons de travailler.

Autre point : si les relations aux entreprises se sont bien mises en place, il nous faut en revanche encore nous améliorer sur les réseaux alumni… D’autant que certains anciens apprentis recrutent maintenant de nouveaux apprentis, proposent des stages ou des interventions à l’université.

S.P. : Nos métiers et le dispositif en lui-même exigent de passer du temps sur le terrain afin de comprendre les enjeux de toutes les parties prenantes. Nous devons souvent faire face à des difficultés de moyens humains et financiers. On aimerait en faire toujours plus pour améliorer la qualité du suivi des apprentis ou celle de nos formations.

      

De quelle manière collaborez-vous avec le CFA ?

S.P. : Nous travaillons vers un même objectif de service public avec des missions différentes, en nous obligeant à beaucoup de communication. Le CFA se fait par exemple le relais de certaines informations liées à la règlementation ou au financement de l’apprentissage. Au quotidien, c’est utile dans notre relation de proximité avec les directions de composantes, les enseignants et les apprentis.

L.B. : J’ai une relation privilégiée et politique, étant vice-présidente de l’association. Celle-ci fonctionne grâce à des binômes issus du monde économique et du monde académique. C’est une complémentarité parfois difficile à faire exister entre des univers très différents, mais essentielle pour bien nous comprendre. En parallèle, nos services communiquent autant que possible pour éviter les doublons, pour savoir ce qui est de notre ressort et ce qui ne l’est pas. C’est un équilibre à maintenir.

Qu’attendiez-vous du séminaire d’aujourd’hui ?

L.B. : J’en attendais bien sûr une cohésion d’équipe et de la création de réseau, même si la journée ne regroupait qu’une partie de l’université. Ce type d’événement s’inscrit d’ailleurs dans la lignée des événements déjà mis en place par le SCAFOP.

SP. : Beaucoup des thématiques abordées aujourd’hui représentent une solide base de réflexion. Chacun apporte ainsi sa pierre à l’édifice. Ces journées d’échanges font déjà partie de nos pratiques à l’Université d’Angers, mais c’est toujours positif d’échanger, plus encore avec le CFA afin d’adapter nos pratiques respectives et de créer du lien.

*Doyens/Directeurs des UFA, Directeurs des services des UFA, Responsables de Services Alternance ou de pôles en lien avec l’alternance, Assistants et personnels travaillant pour le développement de l’apprentissage